Selon notre sondage Ifop-France Soir, François Hollande s'envole, battant largement Nicolas Sarkozy au secon de tour de la présidentielle de 2012. Les soubresauts de l’affaire DSK n’y ont rien changé : Hollande face à Sarkozy, le « président normal » s’installe.
Dominique Strauss-Kahn s’éclipse, Martine Aubry se lance, Nicolas Sarkozy se tait, mais, décidément, les Français préfèrent toujours François Hollande. Et de plus en plus, selon le sondage mené par l’Ifop pour France-Soir. Si le premier tour de l’élection présidentielle avait lieu dimanche, le député maire de Tulle en sortirait grand vainqueur. Le candidat socialiste est crédité de 28 % des intentions de vote, avec une confortable avance de cinq points sur Nicolas Sarkozy (23 %). Il enregistre une progression de deux points par rapport à une précédente étude Ifop/JDD conduite les 9 et 10 juin. Au second tour, Hollande est crédité du score impressionnant de 57 % des voix, contre 43 % pour le chef de l’Etat. Un plébiscite pour l’autoproclamé « président normal ».
Celui qui avait bâti sa campagne en opposition à Dominique Strauss-Kahn ne pâtit donc pas de la disparition du favori des primaires du PS, pas plus que de l’entrée en lice officielle, le 28 juin dernier, de Martine Aubry. La maire de Lille n’est créditée « que » de 25 % des intentions de vote au premier tour, soit seulement 1,5 point d’avance sur Nicolas Sarkozy, c’est-à-dire une paille à neuf mois du scrutin. Au second tour, elle l’emporterait tout de même avec 53 % des voix, contre 47 % au chef de l’Etat. « François Hollande bénéficie d’une avance chez les personnes âgées de plus de 65 ans » mais aussi « auprès des électeurs du centre », que DSK séduisait avant lui, décrypte Frédéric Dabi, directeur du « département opinion » de l’Ifop.Posture régalienne
Il a su, aussi, marquer des points ces dernières semaines. Hollande a été le premier, parmi les favoris du PS, à monter au créneau sur le thème de la nécessaire maîtrise des finances publiques, alors que la crise de la dette inquiète les Français. Adoptant une posture résolument régalienne, l’ancien premier secrétaire du PS était également le seul candidat socialiste à s’être rendu, mardi dans la cour des Invalides, à la cérémonie d’hommage aux militaires français tués en Afghanistan.
La polémique autour de l’affaire Tristane Banon ne semble pas, en revanche, avoir nui à son image. Il est vrai que François Hollande est très vite monté au créneau afin de contrer ce qu’il a qualifié d’« opération politique ». Il a demandé à être entendu rapidement par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), Tristane Banon et sa mère, Anne Mansouret, l’ayant désigné parmi les personnes qu’elles auraient informées d’une tentative de viol présumée par Dominique Strauss-Kahn en 2003. « Cette affaire ne me concerne pas, ni le PS », a-t-il insisté, mercredi, à l’issue de son audition, pour tenter de clore définitivement ce débat.
Plus que jamais, François Hollande s’installe donc dans le paysage de la présidentielle, et cette donnée devrait peser lourdement dans la campagne des primaires socialistes, prévues les 9 et 16 octobre prochain. Car, alors que Hollande et Aubry sont pour l’heure au coude-à-coude dans le cœur des sympathisants de gauche, ceux-ci, soucieux de la victoire de leur camp en 2012, pourraient préférer voter « utile » en se ralliant à celui qui paraît le mieux placé, à l’heure actuelle, pour la leur apporter.
Quant à Ségolène Royal, elle ne parvient pas à percer malgré une campagne obstinée. Elle n’est créditée que de 16 % des intentions de vote au premier tour, loin derrière Nicolas Sarkozy. Elle serait même éliminée par la présidente du FN, Marine Le Pen.
Nicolas Sarkozy reste, lui, largement devancé par les principaux prétendants socialistes, et loin de son score du 22 avril 2007 (31,1 %). Pour autant, malgré « une offre pléthorique de candidats se situant au centre droit et à droite sur l’échiquier politique, les intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy progressent (1 ou 2 points selon les configurations) », souligne Frédéric Dabi. Surtout, l’Elysée peut pousser un « ouf » de soulagement : la menace d’un « 21 avril à l’envers » – son élimination par Marine Le Pen – s’éloigne bel et bien. Créditée d’environ 20 % des intentions de vote, la présidente du Front national ne paraît plus en mesure de se qualifier pour le second tour.
La polémique autour de l’affaire Tristane Banon ne semble pas, en revanche, avoir nui à son image. Il est vrai que François Hollande est très vite monté au créneau afin de contrer ce qu’il a qualifié d’« opération politique ». Il a demandé à être entendu rapidement par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), Tristane Banon et sa mère, Anne Mansouret, l’ayant désigné parmi les personnes qu’elles auraient informées d’une tentative de viol présumée par Dominique Strauss-Kahn en 2003. « Cette affaire ne me concerne pas, ni le PS », a-t-il insisté, mercredi, à l’issue de son audition, pour tenter de clore définitivement ce débat.
Plus que jamais, François Hollande s’installe donc dans le paysage de la présidentielle, et cette donnée devrait peser lourdement dans la campagne des primaires socialistes, prévues les 9 et 16 octobre prochain. Car, alors que Hollande et Aubry sont pour l’heure au coude-à-coude dans le cœur des sympathisants de gauche, ceux-ci, soucieux de la victoire de leur camp en 2012, pourraient préférer voter « utile » en se ralliant à celui qui paraît le mieux placé, à l’heure actuelle, pour la leur apporter.
Quant à Ségolène Royal, elle ne parvient pas à percer malgré une campagne obstinée. Elle n’est créditée que de 16 % des intentions de vote au premier tour, loin derrière Nicolas Sarkozy. Elle serait même éliminée par la présidente du FN, Marine Le Pen.
Nicolas Sarkozy reste, lui, largement devancé par les principaux prétendants socialistes, et loin de son score du 22 avril 2007 (31,1 %). Pour autant, malgré « une offre pléthorique de candidats se situant au centre droit et à droite sur l’échiquier politique, les intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy progressent (1 ou 2 points selon les configurations) », souligne Frédéric Dabi. Surtout, l’Elysée peut pousser un « ouf » de soulagement : la menace d’un « 21 avril à l’envers » – son élimination par Marine Le Pen – s’éloigne bel et bien. Créditée d’environ 20 % des intentions de vote, la présidente du Front national ne paraît plus en mesure de se qualifier pour le second tour.
La percée d’Eva Joly
Eva Joly, quant à elle, réussit haut la main son entrée en campagne après sa victoire, la semaine dernière, sur Nicolas Hulot lors de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts. Avec 7 % des intentions de vote, elle « serait en passe de réaliser le score le plus élevé pour un candidat écologiste lors d’une élection présidentielle (5,1 % pour Noël Mamère en 2002, NDLR) », souligne Frédéric Dabi. La polémique qui l’a opposée à François Fillon autour du défilé militaire du 14 Juillet ne l’a visiblement pas ébranlée…
Alors que le score de Dominique de Villepin continue à baisser, les candidats centristes Jean-Louis Borloo et François Bayrou se tiennent, eux, dans un mouchoir de poche, avec tout de même une légère avance du premier. L’issue de cette bataille du centre reste comme l’une des grandes inconnues de la présidentielle.
Sondage mené du 19 au 21 juillet 2011, par questionnaire autoadministré en ligne, auprès d’un échantillon de 948 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode de quotas.
Alors que le score de Dominique de Villepin continue à baisser, les candidats centristes Jean-Louis Borloo et François Bayrou se tiennent, eux, dans un mouchoir de poche, avec tout de même une légère avance du premier. L’issue de cette bataille du centre reste comme l’une des grandes inconnues de la présidentielle.
Sondage mené du 19 au 21 juillet 2011, par questionnaire autoadministré en ligne, auprès d’un échantillon de 948 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode de quotas.
Stratégie : Des sondages décortiqués
Marine Le Pen se méfie des sondages, qui ont toujours sous-estimé son père. Pour autant, de manière informelle et plusieurs fois par semaine, elle décortique – avec son chef de cabinet, Bruno Bilde, et l’un de ses conseillers, Nicolas Bay – les enquêtes d’opinion. Plus que les intentions de vote, ce sont les découpages par catégories sociologiques et tranches d’âge qu’étudie Marine Le Pen. Ainsi que la méthode utilisée pour sonder, que lui précisent quelques contacts au sein des différents instituts. Le FN n’a pas lui-même commandé de sondage depuis qu’elle en a pris la tête. Les choses pourraient changer à la rentrée.
Marine Le Pen se méfie des sondages, qui ont toujours sous-estimé son père. Pour autant, de manière informelle et plusieurs fois par semaine, elle décortique – avec son chef de cabinet, Bruno Bilde, et l’un de ses conseillers, Nicolas Bay – les enquêtes d’opinion. Plus que les intentions de vote, ce sont les découpages par catégories sociologiques et tranches d’âge qu’étudie Marine Le Pen. Ainsi que la méthode utilisée pour sonder, que lui précisent quelques contacts au sein des différents instituts. Le FN n’a pas lui-même commandé de sondage depuis qu’elle en a pris la tête. Les choses pourraient changer à la rentrée.
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